Ésaïe 38

Louis Segond 1910

1 En ce temps-là, Ézéchias fut malade à la mort. Le prophète Ésaïe, fils d'Amots, vint auprès de lui, et lui dit: Ainsi parle l'Éternel: Donne tes ordres à ta maison, car tu vas mourir, et tu ne vivras plus.2 Ézéchias tourna son visage contre le mur, et fit cette prière à l'Éternel:3 O Éternel! souviens-toi que j'ai marché devant ta face avec fidélité et intégrité de coeur, et que j'ai fait ce qui est bien à tes yeux! Et Ézéchias répandit d'abondantes larmes.4 Puis la parole de l'Éternel fut adressée à Ésaïe, en ces mots:5 Va, et dis à Ézéchias: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu de David, ton père: J'ai entendu ta prière, j'ai vu tes larmes. Voici, j'ajouterai à tes jours quinze années.6 Je te délivrerai, toi et cette ville, de la main du roi d'Assyrie; je protégerai cette ville.7 Et voici, de la part de l'Éternel, le signe auquel tu connaîtras que l'Éternel accomplira la parole qu'il a prononcée.8 Je ferai reculer de dix degrés en arrière avec le soleil l'ombre des degrés qui est descendue sur les degrés d'Achaz. Et le soleil recula de dix degrés sur les degrés où il était descendu.9 Cantique d'Ézéchias, roi de Juda, sur sa maladie et sur son rétablissement.10 Je disais: Quand mes jours sont en repos, je dois m'en aller Aux portes du séjour des morts. Je suis privé du reste de mes années!11 Je disais: Je ne verrai plus l'Éternel, L'Éternel, sur la terre des vivants; Je ne verrai plus aucun homme Parmi les habitants du monde!12 Ma demeure est enlevée et transportée loin de moi, Comme une tente de berger; Je sens le fil de ma vie coupé comme par un tisserand Qui me retrancherait de sa trame. Du jour à la nuit tu m'auras achevé!13 Je me suis contenu jusqu'au matin; Comme un lion, il brisait tous mes os, Du jour à la nuit tu m'auras achevé!14 Je poussais des cris comme une hirondelle en voltigeant, Je gémissais comme la colombe; Mes yeux s'élevaient languissants vers le ciel: O Éternel! je suis dans l'angoisse, secours-moi!15 Que dirai-je? Il m'a répondu, et il m'a exaucé. Je marcherai humblement jusqu'au terme de mes années, Après avoir été ainsi affligé.16 Seigneur, c'est par tes bontés qu'on jouit de la vie, C'est par elles que je respire encore; Tu me rétablis, tu me rends à la vie.17 Voici, mes souffrances mêmes sont devenues mon salut; Tu as pris plaisir à retirer mon âme de la fosse du néant, Car tu as jeté derrière toi tous mes péchés.18 Ce n'est pas le séjour des morts qui te loue, Ce n'est pas la mort qui te célèbre; Ceux qui sont descendus dans la fosse n'espèrent plus en ta fidélité.19 Le vivant, le vivant, c'est celui-là qui te loue, Comme moi aujourd'hui; Le père fait connaître à ses enfants ta fidélité.20 L'Éternel m'a sauvé! Nous ferons résonner les cordes de nos instruments, Tous les jours de notre vie, Dans la maison de l'Éternel.21 Ésaïe avait dit: Qu'on apporte une masse de figues, et qu'on les étende sur l'ulcère; et Ézéchias vivra.22 Et Ézéchias avait dit: A quel signe connaîtrai-je que je monterai à la maison de l'Éternel?

Ésaïe 38

La Bible du Semeur

1 A cette époque, Ezéchias tomba malade. Il était près de mourir, et le prophète Esaïe, fils d’Amots, se rendit à son chevet. Il lui dit: Voici ce que l’Eternel déclare: Prends tes dispositions, car tu vas mourir, tu ne te rétabliras pas. (2R 20:1; 2Ch 32:24)2 Alors Ezéchias tourna son visage du côté du mur et pria l’Eternel3 en ces termes: De grâce, Eternel! Tiens compte de ce que je me suis conduit devant toi avec fidélité, d’un cœur sans partage, et que j’ai fait ce que tu considères comme bien. Et Ezéchias versa d’abondantes larmes.4 Alors l’Eternel s’adressa à Esaïe en disant:5 Va dire à Ezéchias: « Voici ce que déclare l’Eternel, le Dieu de David, ton ancêtre: J’ai entendu ta prière, et j’ai vu tes larmes. Eh bien, je vais prolonger ta vie de quinze années.6 Je te délivrerai, toi et cette ville, du roi d’Assyrie, et je protégerai cette ville.7 Voici le signe que l’Eternel t’accorde pour te confirmer qu’il accomplira cette promesse qu’il vient de te donner:8 il va faire reculer de dix degrés l’ombre qui est déjà descendue sur le cadran solaire d’Ahaz. » Effectivement, le soleil recula de dix degrés sur le cadran solaire.9 Voici le poème écrit par Ezéchias, roi de Juda, à l’occasion de sa maladie dont il avait été guéri.10 Je me disais: Mes jours sont désormais comptés, il faut que je m’en aille, pour passer par les portes du séjour des morts, privé du reste de mes ans.11 Je me disais: ╵Je ne verrai plus l’Eternel, l’Eternel sur la terre des vivants, je ne verrai plus aucun homme parmi les habitants du monde.12 Ma vie m’est arrachée, emportée loin de moi comme une tente de berger. La toile de ma vie ╵a été enroulée, ╵comme celle d’un tisserand. La chaîne en est coupée. Entre le matin et le soir, ╵tu m’auras achevé.13 Jusqu’au matin, ╵je me suis contenu[1]. Comme ferait le lion, ╵il brisait tous mes os. Pendant le jour, avant la nuit, ╵tu m’auras achevé.14 Je poussais des cris comme une hirondelle ╵ou une grue, ainsi que la colombe, je gémissais, mes yeux se sont lassés ╵à regarder en haut; Eternel, je suis dans l’angoisse: viens, secours-moi[2]!15 Que puis-je dire? Il m’a parlé[3] et c’est lui qui agit. Je marcherai donc humblement ╵tout le temps de ma vie, à cause de mon affliction.16 Seigneur, c’est grâce à ton action[4] ╵qu’on jouit de la vie, c’est grâce à elle ╵que je respire encore. Tu me rétabliras, ╵tu me feras revivre.17 Ma profonde affliction ╵s’est transformée en paix car toi, dans ton amour, ╵tu m’as arraché à la tombe et tu as rejeté toutes mes fautes ╵derrière toi.18 Personne ne te loue ╵dans le séjour des morts et ce n’est pas la mort ╵qui te célébrera. Ceux qui sont descendus ╵dans la tombe ne comptent plus sur ta fidélité.19 Ce sont les vivants seuls ╵qui peuvent te louer comme moi aujourd’hui. Le père enseignera aux fils ╵combien tu es fidèle.20 L’Eternel était là ╵pour venir me sauver: nous ferons résonner ╵nos instruments tous les jours de la vie dans le temple de l’Eternel.21 Esaïe avait ordonné: Qu’on apporte une masse de figues, et qu’on la frotte sur l’ulcère du roi, qui se rétablira[5]. (2R 20:1)22 Et Ezéchias avait dit: A quel signe saurai-je que je pourrai encore me rendre au temple de l’Eternel?