1Le lendemain, de bon matin, Laban embrassa ses petits-enfants et ses filles et les bénit; puis il partit et retourna chez lui.2Jacob poursuivit sa route. Des anges de Dieu vinrent à sa rencontre.3En les voyant, il s’écria: C’est ici le camp de Dieu! Et il nomma ce lieu: Mahanaïm[1] (Les deux camps). (2S 2:8; 2S 17:24; 1R 4:14)4Puis il envoya devant lui des messagers vers son frère Esaü, au pays de Séir, dans la steppe d’Edom[2]. (Gn 27:39)5Il leur donna les instructions suivantes: Voici ce que vous direz à mon seigneur Esaü: « Ainsi parle ton serviteur Jacob: J’ai séjourné chez Laban et je m’y suis attardé jusqu’à maintenant.6J’ai acquis des bovins et des ânes, des moutons, des chèvres, des serviteurs et des servantes, et j’en fais informer mon seigneur pour recevoir bon accueil auprès de lui. »7Les messagers revinrent auprès de Jacob en disant: Nous sommes allés trouver ton frère Esaü et le voilà qui vient à ta rencontre – avec quatre cents hommes.8Jacob eut très peur, l’angoisse le saisit. Il répartit en deux camps les gens qui étaient avec lui, le menu et le gros bétail ainsi que les chameaux,9car il se disait: « Si Esaü attaque l’un des camps et le détruit, celui qui restera pourra en réchapper. »10Puis Jacob pria: Dieu de mon père Abraham, Dieu de mon père Isaac, ô Eternel, toi qui m’as dit: « Retourne dans ton pays, dans ta famille, et je te ferai du bien »,11je suis indigne de toutes les faveurs que tu as témoignées avec tant de fidélité à ton serviteur; car lorsque j’ai passé ce Jourdain, je n’avais que mon bâton, et maintenant je me trouve à la tête de deux camps.12Délivre-moi, je te prie, de mon frère Esaü; car j’ai peur qu’il vienne me tuer, sans épargner ni mère ni enfant.13Pourtant, toi tu m’as dit: « Je te ferai du bien, et je rendrai tes descendants aussi nombreux que le sable de la mer que nul ne peut compter. »14Jacob s’installa à cet endroit pour la nuit. Il choisit dans ce qu’il avait à sa disposition de quoi faire un présent à son frère Esaü:15deux cents chèvres et vingt boucs, deux cents brebis et vingt béliers,16trente chamelles qui allaitaient avec leurs petits, quarante vaches et dix taureaux, vingt ânesses et dix ânons.17Il les confia à ses serviteurs, par troupeaux séparés, en leur disant: Passez devant moi et laissez une certaine distance entre chaque troupeau.18Puis il donna les instructions suivantes au premier serviteur: Quand tu rencontreras mon frère Esaü et qu’il te demandera: « Quel est ton maître, où vas-tu, et à qui appartient ce troupeau qui te précède? »,19tu répondras: « C’est à ton serviteur Jacob, et ce troupeau est un cadeau qu’il t’envoie, mon seigneur Esaü. Lui-même arrive derrière nous. »20Il donna les mêmes instructions au deuxième serviteur, au troisième, puis à tous ceux qui allaient marcher derrière les troupeaux: C’est ainsi que vous parlerez à Esaü quand vous le rencontrerez!21Et dites-lui bien: « Voici, ton serviteur Jacob vient lui aussi derrière nous! » Car il se disait: Je l’apaiserai par ce présent qui me précède, ensuite je paraîtrai devant lui, et peut-être me permettra-t-il de le regarder en face.22Les bêtes offertes en cadeau s’en allèrent donc devant lui, et lui-même passa cette nuit-là dans le camp.
La lutte avec Dieu
23Dans la nuit, il se leva, emmena ses deux femmes, leurs servantes et ses onze fils et passa le gué du Yabboq[3].24Après leur avoir fait traverser le torrent et avoir fait passer tout ce qui lui appartenait,25Jacob resta seul. Alors un individu lutta avec lui jusqu’à l’aube.26Quand celui-ci vit qu’il n’arrivait pas à vaincre Jacob, il lui porta un coup à l’articulation de la hanche qui se démit pendant qu’il luttait avec lui.27Puis il dit à Jacob: Laisse-moi partir, car le jour se lève. Mais Jacob répondit: Je ne te laisserai pas aller avant que tu ne m’aies béni.28– Quel est ton nom? demanda l’individu. – Jacob, répondit-il.29– Désormais, reprit l’autre, tu ne t’appelleras plus Jacob mais Israël (Il lutte avec Dieu), car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes et tu as vaincu.30Jacob l’interrogea: Je t’en prie, fais-moi connaître ton nom. – Pourquoi me demandes-tu mon nom? lui répondit-il. Et il le bénit là.31Jacob nomma ce lieu Péniel (La face de Dieu) car, dit-il, j’ai vu Dieu face à face et j’ai eu la vie sauve[4]. (Ex 24:10; Ex 33:20; Ex 33:23; Nb 12:8; Dt 34:10)32Le soleil se leva quand il passa le gué de Penouel[5]. Jacob boitait de la hanche.33C’est pourquoi, jusqu’à ce jour, les Israélites ne mangent pas le muscle de la cuisse fixé à l’articulation de la hanche, car c’est là que Dieu avait frappé Jacob.