Hiob 24 | Louis Segond 1910 La Bible du Semeur

Hiob 24 | Louis Segond 1910
1 Pourquoi le Tout Puissant ne met-il pas des temps en réserve, Et pourquoi ceux qui le connaissent ne voient-ils pas ses jours? 2 On déplace les bornes, On vole des troupeaux, et on les fait paître; 3 On enlève l'âne de l'orphelin, On prend pour gage le boeuf de la veuve; 4 On repousse du chemin les indigents, On force tous les malheureux du pays à se cacher. 5 Et voici, comme les ânes sauvages du désert, Ils sortent le matin pour chercher de la nourriture, Ils n'ont que le désert pour trouver le pain de leurs enfants; 6 Ils coupent le fourrage qui reste dans les champs, Ils grappillent dans la vigne de l'impie; 7 Ils passent la nuit dans la nudité, sans vêtement, Sans couverture contre le froid; 8 Ils sont percés par la pluie des montagnes, Et ils embrassent les rochers comme unique refuge. 9 On arrache l'orphelin à la mamelle, On prend des gages sur le pauvre. 10 Ils vont tout nus, sans vêtement, Ils sont affamés, et ils portent les gerbes; 11 Dans les enclos de l'impie ils font de l'huile, Ils foulent le pressoir, et ils ont soif; 12 Dans les villes s'exhalent les soupirs des mourants, L'âme des blessés jette des cris... Et Dieu ne prend pas garde à ces infamies! 13 D'autres sont ennemis de la lumière, Ils n'en connaissent pas les voies, Ils n'en pratiquent pas les sentiers. 14 L'assassin se lève au point du jour, Tue le pauvre et l'indigent, Et il dérobe pendant la nuit. 15 L'oeil de l'adultère épie le crépuscule; Personne ne me verra, dit-il, Et il met un voile sur sa figure. 16 La nuit ils forcent les maisons, Le jour ils se tiennent enfermés; Ils ne connaissent pas la lumière. 17 Pour eux, le matin c'est l'ombre de la mort, Ils en éprouvent toutes les terreurs. 18 Eh quoi! l'impie est d'un poids léger sur la face des eaux, Il n'a sur la terre qu'une part maudite, Il ne prend jamais le chemin des vignes! 19 Comme la sécheresse et la chaleur absorbent les eaux de la neige, Ainsi le séjour des morts engloutit ceux qui pèchent! 20 Quoi! le sein maternel l'oublie, Les vers en font leurs délices, On ne se souvient plus de lui! L'impie est brisé comme un arbre, 21 Lui qui dépouille la femme stérile et sans enfants, Lui qui ne répand aucun bienfait sur la veuve!... 22 Non! Dieu par sa force prolonge les jours des violents, Et les voilà debout quand ils désespéraient de la vie; 23 Il leur donne de la sécurité et de la confiance, Il a les regards sur leurs voies. 24 Ils se sont élevés; et en un instant ils ne sont plus, Ils tombent, ils meurent comme tous les hommes, Ils sont coupés comme la tête des épis. 25 S'il n'en est pas ainsi, qui me démentira, Qui réduira mes paroles à néant?

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La Bible du Semeur

Pourquoi Dieu ne juge-t-il pas les méchants ?

1 Pourquoi le Tout-Puissant ╵n’a-t-il pas réservé des temps ╵pour exercer son jugement? Et pourquoi ceux qui le connaissent ╵ne voient-ils pas les jours ╵de son intervention? 2 On déplace les bornes*, on vole des troupeaux ╵et on les mène paître, 3 on s’empare de l’âne ╵appartenant à l’orphelin, c’est le bœuf de la veuve ╵que l’on retient en gage. 4 On empêche les pauvres ╵de se déplacer librement*. Et les malheureux du pays ╵n’ont plus qu’à se cacher. 5 Tels des ânes sauvages ╵vivant dans le désert, les malheureux s’en vont ╵dès l’aube à leur travail, ╵cherchant leur nourriture. La steppe doit fournir ╵du pain pour leurs enfants, 6 ils doivent moissonner ╵le fourrage des champs et grappiller ╵les vignes du méchant. 7 Ils se couchent tout nus, ╵faute de vêtement, sans rien pour se couvrir, ╵quand il fait froid. 8 L’averse des montagnes ╵les laisse tout transis et, n’ayant pas d’abris, ╵ils doivent se serrer ╵tout contre le rocher. 9 On arrache de force ╵l’orphelin au sein de sa mère, on exige des gages ╵des indigents*. 10 On les fait marcher nus, ╵privés de vêtements, et on leur fait porter des gerbes ╵tout en les laissant affamés. 11 Ils pressent les olives ╵dans les enclos d’autrui, et foulent les vendanges ╵tout en mourant de soif. 12 On entend dans la ville ╵les gens* se lamenter et les blessés se plaignent. Mais Dieu ne prend pas garde ╵à ces atrocités! 13 Or, contre la lumière ╵les méchants se révoltent, ils ignorent ses voies et quittent ses sentiers. 14 Au point du jour, ╵le meurtrier se lève, afin d’assassiner ╵le pauvre et l’indigent et, quand la nuit arrive, ╵il devient un voleur. 15 Les yeux de l’adultère ╵guettent le crépuscule: « Nul œil ne me verra », ╵se dit-il, et il couvre ╵son visage d’un voile. 16 Quand il fait sombre ╵on force les maisons*, mais, de jour, on s’enferme, refusant la lumière. 17 L’aube pour tous ces gens ╵est un sombre moment, car c’est là qu’ils éprouvent ╵les frayeurs des nuits noires. 18 Oui le méchant est emporté*, ╵léger sur la face de l’eau! Et il n’a sur la terre ╵qu’un domaine maudit, il ne prend pas ╵le chemin de ses vignes. 19 Comme un sol altéré ╵absorbe l’eau des neiges ╵dans la chaleur du jour, voilà le pécheur englouti ╵par le séjour des morts. 20 Le sein qui le porta ╵ne se souviendra plus de lui tandis que la vermine ╵en fera ses délices, il tombe dans l’oubli. Le péché est abattu comme un arbre. 21 Ces gens ont exploité ╵la femme sans enfant, et n’ont pas été bons ╵envers la veuve … 22 Oui il emporte les tyrans ╵par sa puissance. Le voilà qui se dresse ╵et ils perdent l’espoir ╵de demeurer en vie*. 23 S’il leur a accordé ╵d’être en sécurité ╵et de gagner en assurance, c’est en gardant les yeux ╵fixés sur leur conduite. 24 Eux, pour un peu de temps, ╵ils s’étaient élevés, ╵puis ils ont disparu. Ils sont tombés ╵comme tous ceux que l’on moissonne, ils ont été coupés ╵comme des épis mûrs. 25 Qui me démentira ╵en prétendant ╵qu’il n’en est pas ainsi? Et qui réfutera ╵le discours que je tiens?