Hiob 14 | Louis Segond 1910
1L'homme né de la femme! Sa vie est courte, sans cesse agitée.2Il naît, il est coupé comme une fleur; Il fuit et disparaît comme une ombre.3Et c'est sur lui que tu as l'oeil ouvert! Et tu me fais aller en justice avec toi!4Comment d'un être souillé sortira-t-il un homme pur? Il n'en peut sortir aucun.5Si ses jours sont fixés, si tu as compté ses mois, Si tu en as marqué le terme qu'il ne saurait franchir,6Détourne de lui les regards, et donne-lui du relâche, Pour qu'il ait au moins la joie du mercenaire à la fin de sa journée.7Un arbre a de l'espérance: Quand on le coupe, il repousse, Il produit encore des rejetons;8Quand sa racine a vieilli dans la terre, Quand son tronc meurt dans la poussière,9Il reverdit à l'approche de l'eau, Il pousse des branches comme une jeune plante.10Mais l'homme meurt, et il perd sa force; L'homme expire, et où est-il?11Les eaux des lacs s'évanouissent, Les fleuves tarissent et se dessèchent;12Ainsi l'homme se couche et ne se relèvera plus, Il ne se réveillera pas tant que les cieux subsisteront, Il ne sortira pas de son sommeil.13Oh! si tu voulais me cacher dans le séjour des morts, M'y tenir à couvert jusqu'à ce que ta colère fût passée, Et me fixer un terme auquel tu te souviendras de moi!14Si l'homme une fois mort pouvait revivre, J'aurais de l'espoir tout le temps de mes souffrances, Jusqu'à ce que mon état vînt à changer.15Tu appellerais alors, et je te répondrais, Tu languirais après l'ouvrage de tes mains.16Mais aujourd'hui tu comptes mes pas, Tu as l'oeil sur mes péchés;17Mes transgressions sont scellées en un faisceau, Et tu imagines des iniquités à ma charge.18La montagne s'écroule et périt, Le rocher disparaît de sa place,19La pierre est broyée par les eaux, Et la terre emportée par leur courant; Ainsi tu détruis l'espérance de l'homme.20Tu es sans cesse à l'assaillir, et il s'en va; Tu le défigures, puis tu le renvoies.21Que ses fils soient honorés, il n'en sait rien; Qu'ils soient dans l'abaissement, il l'ignore.22C'est pour lui seul qu'il éprouve de la douleur en son corps, C'est pour lui seul qu'il ressent de la tristesse en son âme.
La Bible du Semeur
Job demande à Dieu d’abréger ses souffrances
1L’homme né de la femme, ses jours sont limités ╵et pleins de troubles!2Il est comme une fleur ╵qui sort de terre et que l’on coupe. Il fuit comme une ombre furtive, ╵et il ne dure pas.3Et c’est cet homme ╵que tu épies, et, devant toi, ╵tu me traînes* en justice.4Peut-on tirer le pur ╵de ce qui est impur? Personne ne le peut.5Puisque tu as fixé ╵le nombre de ses jours, ╵et que toi, tu connais ╵le nombre de ses ans, puisque tu as fixé ╵le terme de sa vie ╵qu’il ne franchira pas,6détourne tes regards de lui, ╵accorde-lui quelque répit pour qu’il jouisse de son repos ╵comme le salarié*.7Car un arbre, du moins, ╵conserve une espérance: s’il est coupé, ╵il peut renaître encore, il ne cesse d’avoir ╵de nouveaux rejetons.8Sa racine peut bien ╵vieillir dans le terrain et sa souche périr, ╵enfouie dans la poussière,9dès qu’il flaire de l’eau, ╵voilà qu’il reverdit et produit des rameaux ╵comme une jeune plante.10Mais lorsque l’homme meurt, ╵il reste inanimé. Quand l’être humain expire, ╵où donc est-il alors?11L’eau disparaît des mers, les rivières tarissent ╵et restent desséchées,12et l’homme, quand il meurt, ╵ne se relève plus; jusqu’à ce que le ciel s’éclipse ╵il ne se réveillera pas, il ne sortira pas ╵de son dernier sommeil.13Si seulement, ô Dieu, ╵tu voulais me tenir caché ╵dans le séjour des morts, m’y abriter ╵jusqu’au jour où, enfin, ╵ta colère sera passée! Si seulement tu me fixais ╵un terme après lequel ╵tu penserais à moi!14Mais l’homme une fois mort, ╵va-t-il revivre? Alors, tous les jours de service ╵que je dois accomplir j’attendrais que le temps ╵de ma relève arrive.15Toi, tu m’appellerais ╵et je te répondrais, et tu soupirerais ╵après ta créature.16Alors que maintenant ╵tu comptes tous mes pas! Tu ne resterais plus ╵à l’affût de mes fautes.17Ainsi mon crime ╵serait scellé* dans un sachet, tu couvrirais mes fautes ╵d’une couche de plâtre.18La montagne s’écroule ╵et se disloque, le rocher se détache ╵du lieu qu’il occupait.19L’eau érode les pierres et son ruissellement ╵entraîne le terreau. De même, tu anéantis ╵l’espoir de l’homme.20Tu le terrasses sans retour, ╵et il s’en va. Oui, tu le défigures*, ╵puis tu le congédies.21Que ses enfants soient honorés, ╵lui, il n’en saura rien. Ou qu’ils soient abaissés, ╵lui, il l’ignorera.22Il ne peut que souffrir ╵du mal qui l’atteint en son corps et s’affliger ╵du malheur qu’il ressent.
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